La vraie langue celtique de l’abbé BOUDET – Page 64

Partie analysée : Page 64 : Premier paragraphe :

Henri Boudet nous dit que treize ans s’étaient écoulés depuis la naissance d’Ismaël ; Dieu apparut à Abram et lui dit :
« Je suis le Dieu tout puissant, marchez en ma présence et soyez parfait.
Je ferez alliance avec vous et je multiplierai votre race jusqu’à l’infini…
Vous ne vous appellerez plus Abram, mais Abraham, parce que je vous ai établi pour être le père d’une multitude de nations. »
« Je ferez » me fait saigner les yeux !
C’est soit « Je ferai alliance avec vous », soit « Vous ferez alliance avec moi ».
Faut-il voir une inversion des personnages, du « je » et du « vous » ?
Faut-il voir une allusion au verbe « ferrer », c’est-à-dire mettre des fers ou ferrer un poisson ?
Les seuls « ferrets » qui me viennent à l’esprit quand j’entends ce mot sont « les ferrets de la reine dans les trois mousquetaires d’Alexandre Dumas ». Il faut savoir que le personnage de D’Artagnan a réellement existé en tant que mousquetaire du roi mais non pas à l’époque de Louis XIII mais de Louis XIV.
Pour la petite (ou la grande) histoire, Louis XIV missionna D’Artagnan à procéder à l’arrestation de Nicolas Fouquet. D’Artagnan fut le geôlier de Nicolas Fouquet pendant trois années. Malgré la détention, D’Artagnan était bienveillant vis-à-vis de Nicolas Fouquet. Je ne connaissais pas ce fait historique !
Nicolas Fouquet était le surintendant du roi. Il s’occupait des finances de l’état. Il fit construire le château somptueux de Vaulx-le-vicomte. A cette époque, l’état français était en souffrance financière. Louis XIV suspecta Fouquet de détourner l’argent de l’état à son profit. On ne sait pas si c’est un fait avéré ou un prétexte pour cette arrestation.
Selon « la Sainte Bible » de Carrières de 1877, l’extrait est le suivant :
« Abram avait quatre-vingt-cinq ans lorsqu’Agar lui enfanta Ismaël.
Abram entrant déjà dans sa quatre-vingt-dix-neuvième année, le Seigneur lui apparut et lui dit : Je suis le Dieu tout-puissant, marchez devant moi et soyez parfait. Abram se prosterna le visage contre terre, et Dieu lui dit : Je suis, et je vais faire alliance avec vous, et vous serez le père et plusieurs nations. Vous ne vous appellerez plus Abram, mais vous vous appellerez Abraham, parce que je vous ai établi pour être le père d’une multitude de nations. »
Selon « la Sainte Bible » de Louis Second de 1844, l’extrait est le suivant :
« Abram était âgé de quatre-vingt-six-ans lorsqu’Agar enfanta Ismaël à Abram.
Lorsqu’Abram fut âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, l’Eternel apparut à Abram, et lui dit :
Je suis le Dieu tout-puissant. Marche devant ma face, et sois intègre. J’établirai mon alliance entre moi et toi, et je te multiplierai à l’infini.
Abram tomba sur sa face ; et Dieu lui parla, en disant : Voici mon alliance, que je fais avec toi. Tu deviendras père d’une multitude de nations. On ne t’appellera plus Abram ; mais ton nom sera Abraham, car je te rends père d’une multitude de nations ».
Dans la bible de référence, qui est la Bible de Carrières, Ismaël nait alors qu’Abram avait 85 ans et Dieu apparait à Abram à l’âge de 99 ans. Ismaël devrait avoir 14 ans et pas 13 ans. Dans la Bible de Louis Segond, Ismaël nait alors qu’Abram avait 86 ans et Dieu apparait à Abram à l’âge de 99 ans, Ismaël avait donc bien 13 ans. Comment sur la traduction, on a pu se tromper sur l’âge d’Abram ? Dans le comparateur de Bibles (voir lien en annexe) dans toutes les Bibles, Abram avait 86 ans à la naissance d’Ismaël. Il y a donc bien une erreur dans la Bible de Carrières. Faut-il faire un rapprochement avec « les ferrets de la reine » ? Dans l’histoire des trois mousquetaires, la reine de France, Anne d’Autriche avait 12 ferrets… mas pas 13, ni 14.
Extrait de « La Sainte Bible » de Carrières, de 1877 – La genèse – Chapitre XVII :

Extrait de « La Sainte Bible » de Louis Segond, de 1844 – La genèse – Chapitre XVII :

Partie analysée : Pages 64 : Second et troisième paragraphe :

Pour rappel, comme nous l’avons vu en page 57, Henri Boudet fait dériver « Abram » de « apperham » qui est composé de :
- « to ape » (épe) qui signifie « imiter »
- « to err » qui signifie « errer, aller ça et là »
- « ham » qui signifie « jambe »
Pour Henri Boudet : « imiter » + « errer » + « jambe » = « Abram ». Cela n’a ni queue, ni tête !
Selon le dictionnaire Anglais-Français de Percy Sadler, nous avons les traductions suivantes :
- « ape » signifie « singe, imitateur »
- « to ape » signifie « singer, contrefaire, imiter »
- « Heir » signifie « héritier, celui qui hérite d’une propriété »
- « hare » signifie « lièvre, petit quadrupède timide, herbivore »
- « to hare » signifie « courir çà et là, s’agiter ; exciter »
- « to err » signifie « errer, aller çà et là ; s’égarer, se tromper »
- « eyre » signifie « cour des juges ambulants, gruerie »
- « The chief justice in eyre » signifie « le grand maitre des eaux et forêts, le président de la cour des juges ambulants »
- « hair » signifie « cheveux, chevelure »
- « hair-bell » signifie « jacinthe »
- « ere » signifie « auparavant, avant que, plutôt que »
- « air » signifie « vent léger, air d’une chanson ; air d’une personne, contenance ou maintien, air ou apparence »
- « to air » signifie « aérer, exposer à l’air ; faire sécher devant le feu »
- « ham » signifie « jarret, partie postérieure du genou, jambon, cuisse du cochon salée et fumée »
Le livre « English learner’s guide to homophones » nous donne les éléments supplémentaires suivants :
- « e’er (contraction de ever) » signifie « tout le temps ; à chaque fois »
- « are » signifie « surface égale à 100 m2»
- « err » signifie « erreur. Exemple : L’erreur est humaine / The err is humain. »
Il est à noter que dans le dictionnaire de Percy Sadler, après le mot « ere » nous trouvons le mot « erection » et avant le verbe « to err » nous trouvons le mot « erotic ».
Nous trouvons après « to ape », le mot « apeek » qui signifie « à pic ». Et pour  le mot « imiter » nous trouvons le verbe anglais « to belie » qui signifie aussi « contrefaire ; calomnier ». Le mot qui suit « to belie » est « belief » qui signifie « croyance, foi ». Si on met bout-à-bout : « ape » + « hare » + « ham » cela fait « singe » + « lièvre » + « cochon ». On se croirait plutôt dans l’astrologie chinoise !
Avec le changement de nom « Abram » en « Abraham », Henri Boudet remplace « ham » par « heam » arguant que « heam » renferme l’assurance de la multiplication de sa famille. Pour lui « Abraham » signifie « l’étranger à la nombreuse descendance ». Henri Boudet utilise le mot kabyle « berrani » qui signifie « étranger » en arabe et « aberrani » pour signifier un « étranger ».
La décomposition faite par Henri Boudet est dons la suivante :
- « to ape » (épe) qui signifie « imiter »
- « to err » qui signifie « errer, aller çà et là »
- « heam (him) » qui signifie « enfant qui n’a pas encore vu le jour »
Selon le dictionnaire Anglais-Français de Percy Sadler, nous avons les traductions suivantes :
- « ape » signifie « singe, imitateur »
- « to ape » signifie « singer, contrefaire, imiter»
- « Heir » signifie « héritier, celui qui hérite d’une propriété »
- « hare » signifie « lièvre, petit quadrupède timide, herbivore »
- « to hare » signifie « courir çà et là, s’agiter ; exciter »
- « to err » signifie « errer, aller çà et là ; s’égarer, se tromper»
- « eyre » signifie « cour des juges ambulants, gruerie »
- « The chief justice in eyre » signifie « le grand maitre des eaux et forêts, le président de la cour des juges ambulants »
- « hair » signifie « cheveux, chevelure »
- « hair-bell » signifie « jacinthe »
- « ere » signifie « auparavant, avant que, plutôt que »
- « air » signifie « vent léger, air d’une chanson ; air d’une personne, contenance ou maintien, air ou apparence »
- « to air » signifie « aérer, exposer à l’air ; faire sécher devant le feu »
- « him » signifie « lui, le »
- « heam » signifie « arrière-faix »
- « hymn » signifie « hymne, cantique en l’honneur des divinités, des héros ; cantique en l’honneur de Dieu»
- « to hymn » signifie « chanter des hymnes »
- « hymen » signifie « hyménée, mariage»
En regard des mots « hymn » et « to hymn », nous trouvons les mots suivants :
- « hypostasis » signifie « hypostase, union de la nature humaine dans la personne de Jésus-Christ »
- « hypostasis » signifie « hypostase, sédiment des urines »
Le même mot symbolise une notion théologique chrétienne en l’union spirituelle et humaine en Jésus-Christ et des traces d’urine. Cela ne peut être que choquant et blasphématoire. Faut-il comprendre qu’Henri Boudet a essayé de nous présenter ses idées à partir du dictionnaire de Percy Sadler par proximité de mots, sans les citer ? Henri Boudet était-il au courant d’une information qui lui aurait fait perdre la foi ? A cette époque, on était curé pour la vie, le défroquage n’était pas envisageable ?
Henri Boudet a déjà utilisé le mot « heam » en page 31 pour le mot « Elohim ».
Nous retrouvons dans le tableau des pages 18 à 21 le mot « scura / nettoyer » pour lequel nous avions trouvé la définition du mot « arrière-faix ». L’arrière-faix peut prendre deux sens :
- Arrière-faix, restant suite à un accouchement (le placenta et la membrane)
- Arrière-faix, indésirable qui accompagne la naissance du monde
Il est à noter que dans la définition du mot « arrière-faix » nous trouvons en exemple une lettre datant de 1871 de Gustave Flaubert qui est adressée à George Sand. L’extrait est le suivant :
« Tant qu’on ne s’inclinera pas devant les mandarins, tant que l’Académie des Sciences ne sera pas le remplaçant du Pape, la politique tout entière et la société, jusque dans ses racines, ne sera qu’un ramassis de blagues écœurantes. Nous pataugeons dans l’arrière-faix de la Révolution, qui a été un avortement, une chose ratée, un four, « quoi qu’on dise ».
Il est intrigant de voir que l’expression « arrière-faix » (mot « scura » dans le tableau p.18 à p.21) et « four » (mot « sens horno » dans le tableau p.18 à p.21) se retrouvent dans la même phrase.
Après cette digression, revenons à nos moutons.
Henri Boudet nous dit que « heam » est un enfant qui n’a pas encore vu le jour, c’est-à-dire qui est toujours en gestation dans le ventre de sa mère alors que sa signification est les restants après la couche (la naissance de l’enfant), ce qui correspond au placenta et à la membrane. Il peut aussi avoir un sens figuré comme dans la lettre de Flaubert. On peut le définir comme quelque chose de mauvais qui est arrivé avec la naissance de quelqu’un ou de quelque chose. L’évènement dont fait référence Flaubert est la révolution français, l’arrière-faix est que la révolution française n’a pas débouché dans les faits à des changements profonds de la société française : il existe toujours une caste dominante, le pouvoir de l’Eglise est toujours là (malgré la position anticléricale des révolutionnaires) et la politique ne fait pas changer ni les mentalités ni la vie au quotidien.
Le texte correspond à une époque. Est-ce qu’Henri Boudet rejoignait la position de Flaubert ?
Avec tous les mots que nous avons trouvé pour « to ape », « to err » et « heam (him »), nous trouvons les notions suivantes :
- Mariage
- Enfant ou enfant non encore né ou avortement
- Cantiques en l’honneur de Dieu
- Se tromper
- Héritier
- Contrefaire
On retombe une nouvelle fois sur une notion d’un enfant, un héritier, issu d’un mariage. Est-ce que cet enfant ou ce mariage est une tromperie ou bien inversement, la tromperie est le fait d’avoir caché cet enfant et ce mariage ? Faut-il chanter des cantiques en l’honneur de Dieu pour la naissance de cet enfant ou bien chanter le fait que cette naissance a été cachée ? Une fois que l’on voit cela, comment ne pas être influencé par la position de ceux qui pensent que Jésus et Marie-Madeleine se seraient mariés et auraient eu un enfant ensemble ? Sans forcément parler de Jésus et Marie-Madelaine, cela pourrait être un homme d’église important ou de la région ou un simple homme qui aurait pu avoir un enfant illégitime ou pas avec une femme pas très recommandable.
Certains me diront que si je prends d’autres définitions, nous pourrions avoir : « sécher les cheveux d’un lièvre et d’un singe qui courent ça-et-là ». Oui, certes. Mais pourquoi un curé se serait creusé les méninges à faire des jeux de mots pour nous faire deviner une course entre un lièvre (avec le poil bien sec) et un singe ?
Extraits du dictionnaires Anglais-Français de Percy SADLER :
 
  
  
  
 
Liens
Comparateur de Bibles : https://www.bible.audio/comparateur-bible-1-16-16.htm
Verbe ferrer : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ferrer/33349
Les ferrets de la reine : https://carnet-dhistoire.fr/anecdotes/ferrets-reine/
Les ferrets de la reine : https://www.nationalgeographic.fr/histoire/les-trois-mousquetaires-et-les-ferrets-de-la-reine-ce-que-revelent-les-ecrits-historiques
Les trois mousquetaires : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Trois_Mousquetaires
Alexandre Dumas : https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Dumas
D’Artagnan (personnage historique) : https://fr.wikipedia.org/wiki/D%27Artagnan
Hyménée : https://fr.wiktionary.org/wiki/hym%C3%A9n%C3%A9e
Lettre de Flaubert à George Sand : https://flaubert.univ-rouen.fr/correspondance/correspondance/8-septembre-1871-de-gustave-flaubert-%C3%A0-george-sand/



