La vraie langue celtique – Page 4

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La vraie langue celtique de l’abbé BOUDET – Page 4

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Je suis assez circonspect sur ce qui est mentionné.

D’abord sur le fond.

Des migrations des peuplades d’Europe centrale, nous retrouvons biens les Volques (qui vient du latin Volcae). Ils migrent par la forêt Hercynienne (actuelle forêt noire) et descendent vers le sud de la Gaule. Une partie de ce peuple s’établit à l’ouest du fleuve Hérault, ce sont les Volques Tectosages et une autre partie dans le Languedoc orientale, ils seront nommés les Volques Arécomiques. Les Volques Tostosages fondèrent Tolosa (Toulouse) pour capitale et Les Volques Arécomiques, Nemausus (Nîmes). Dans le texte, Toulouse est bien mentionnée comme capitale mais Nîmes n’est pas nommée « capitale » mais « centre ». Ce sont les romains comme Tite Live et Jules César qui les nomment ainsi (Volcae Tectosages et Volcae Arecomici). Les romains faisaient la distinction entre ces deux peuples vivant dans la région qui deviendra la province romaine nommée Narbonnaise. Nous ne voyons pas leur chemin traverser le nord de la France. Nous ne voyons pas leur rattachement à la confédération Belge des Kimris, si tant est que cette confédération a pu exister. Si nous prenons le livre de référence « Histoire des Gaules » d’Amédée Thierry, nous retrouvons l’orthographe de « Volkes » avec un « K » et nous trouvons une « explication » de la raison pour laquelle il pense que les Volkes étaient un peuple « belge ». « Volk » ou « Bolg » et « Belges » ou « Belg » étaient le même mot à l’origine. Par le jeu des traductions et des prononciations un mot originel unique est devenu multiple. L’apparition des Volques Arécomiques se fait entre 340 et 281 avant Jésus-Christ. Il n’y a pas de date précise de leur apparition. Je pense qu’Henri BOUDET a de lui-même fait cette approximation avec son : « Environ 300 ans avant Jésus-Christ ». Si nous prenons la carte d’Amédée Thierry, les « Belges » ou « Volks » ont traversés la Gaule Celtique et la plupart ont été repoussés par les Galls et les Kimris, mais seuls deux peuples, les Volkes Tectosages et les Volkes Arécomiques sont arrivés dans le sud de la Gaule et ils s’y sont établis. Nous avons d’un point de vue chronologie, la présence des Galls pour laquelle nous n’avons pas de date précise de leur arrivée en « Gaule », mais ils furent les premiers « migrants » à arriver sur le territoire. Puis dans un second temps, ce sont les Kimris (faisant partie de la même « race » que les Galls) qui sont arrivés en Gaule. Puis dans un troisième temps, nous avons les « Volks » ou « Belges » qui ont essayé de pénétrer en Gaule celtique mais qui furent pour la plupart repoussés. Seuls deux de ces tribus Volks purent traverser la Gaule celtique et s’établir dans le sud de la France : Les Volkes Tectosages et les Volks Arécomiques. Nous constatons clairement qu’Henri BOUDET continue à développer ce qu’il a lu dans « Histoire des Gaules » d’Amédée Thierry. Comme nous l’avons vu précédemment, il existe une passerelle entre « Histoire des Gaules » d’Amédée Thierry et « Histoire de France » d’Henri Martin avec Hu-le-puissant. Et là de nouveau, si nous retournons sur « Histoire de France » sur la période de 300 avant Jésus-Christ, nous trouvons tous les us et coutumes gauloises sous le chapitre qui se nomme « La Gaule indépendante ». Et dans ce chapitre nous retrouvons un long extrait de « Mystère des bardes de Bretagne » que nous avons évoqué lors de l’analyse de la page 3 de LVLC. Il faut croire que nous faisons bonne route !!

Ensuite sur la forme.

Nous constatons l’utilisation à outrance voire « abusive » à la lettre « K ». Je pense personnellement ce « K » est la « Key », la clé à suivre. Autant « Kimris » s’écrit communément avec un « K », autant « Volkes », ce n’est absolument pas le cas (sans jeu de mots). Henri BOUDET a-t-il voulu souligner des origines germaniques de ces deux peuples car « volk » en allemand signifie « Peuple » (comme dans Volkswagen, la voiture du peuple) ou faut-il y voir quelque chose d’autre ? Si nous jouons sur les sons : Si nous enlevons ce « K » qui est la lettre en anomalie « Volkes Tectosages » ferait « Voles Tectosages », soit « Vol Textes aux sages ». Si nous prenons les « Volkes Arécomiques », cela donnerait « Voles Arécomiques ». Il n’y a pas de jeu de mot particulier. Nous pourrons rapprocher des origines Belges données à ce peuple. Faut-il voir dans le peuple Belge un peuple qui excelle dans l’art du comique ? De quand datent les fameuses blagues belges ? Existaient-elles déjà en 1886 ? Même si je suis dans l’erreur, nous voyons une nouvelle fois une paire de noms (comme Ambras et Ombres, vu précédemment) qui se ressemblent et qui sont utilisés en paire. 

Voici la carte de la Gaule selon Amédée Thierry :

D’après Amédée Thierry, les Volques Tectosages et les Volques Arécomiques auraient migrés de la Belgique à la Narbonaise en traversant la Gaule Celtique

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Une autre carte de l’époque romaine avec les différentes Gaules : Belgique, Armorique, Celtique, Translpine (Narbonaise) et Aquitaine.

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Extraits de « Histoire des Gaulois » d’Amédée THIERRY :

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Extrait de « Histoire de France » d’Henri MARTIN :

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Le résumé fait par Henri BOUDET est fidèle à ce que l’on peut lire dans « Histoire de France » d’Henri MARTIN entre les pages 24 à 29 de son livre.Si nous cherchons bien, nous pouvons tout de même relever les écarts suivants :

  • L’expression « comme un ouragan » est utilisée dans le livre d’Henri MARTIN mais pas pour la triple attaque des Volkes Tectosages
  • Les trois cibles mentionnées « la Macédoine, l’Epire et la Thrace » peuvent être « contestés ».
  • Ils traversèrent le « Bosphore ». Ce n’est pas le seul détroit que les Gaulois ont traversé pour se rendre en Asie Mineure. Ils ont aussi traversé l’Hellespont.

 

Premier écart relevé :

Dans LCLV, Henri BOUDET nous dit « tous ces gaulois se divisèrent en trois corps et s’abattirent comme un ouragan dans la Macédoine, l’Epire et la Thrace. » Dans « Histoire de France », Henri MARTIN nous décrit cette attaque sur 3 fronts mais il n’utilise pas l’expression « s’abattre comme un ouragan » mais bizarrement cette expression est bien présente dans le livre d’Henri MARTIN. Faut-il voir une expression usuelle de l’époque ? Ou bien comme Henri BOUDET a lu le livre d’Henri MARTIN, il a repris cette expression à son compte sans arrière-pensée ? Ou bien faut-il y voir une référence ? L’expression est utilisée lorsque les Scythes sont chassés par les Massagètes et que les Wisigoths attaquèrent le flanc des Huns.

Deuxième écart relevé :

Dans LCLV, Henri BOUDET nous dit « tous ces gaulois se divisèrent en trois corps et s’abattirent comme un ouragan dans la Macédoine, l’Epire et la Thrace. » Dans « Histoire de France », Henri MARTIN nous dit « Le brenn… lança une triple expédition contre le royaume de Macédoine. Un premier corps d’armée se jeta sur la Thrace ; un second, dirigé par le brenn, extermina ou subjugea les montagnards thraces et illyriens qui couvraient la Macédoine vers le nord ; un troisième tourna la Macédoine à l’ouest par l’Albanie. Ce dernier corps, commandé par un chef qu’on appelait Belg ou le Belge (probablement un Tectosage), attaqua à lui seul l’armée du roi de Macédoine. » Il est bien compliqué pour moi de faire les correspondances entre les régions ou peuples indiqués par Henri BOUDET et Henri MARTIN. Si nous reprenons quelques cartes, les frontières de la Macédoine et de la Thrace sont assez fluctuantes à cette époque. Henri MARTIN parle d’Illyriens (d’Illyrie) alors qu’Henri BOUDET parle de l’Epire. La Thrace s’étend sur les territoires de l’Est de la Grèce, le Bulgarie et la Turquie. Sur les deux cartes ci-dessous, bien que les frontières de la Macédoine et de la Thrace aient beaucoup évolué, globalement elles restent des entités sur approximativement les mêmes régions. Henri Martin parle de l’Illyrie alors qu’Henri BOUDET parle de l’Epire. L’Illyrie correspond à l’Albanie actuelle. Les molosses que l’on voit sur la carte de 336 avant JC, est une tribu constituante de l’Epire. L’Epire est la province occidentale (de l’ouest) de la Grèce actuelle. Elle appartenait à la Macédoine dans l’antiquité. Je ne suis pas un expert en histoire, ni en géographie, mais les deux peuples et les deux régions, Illyrie et Epire ne sont pas tout à fait le mêmes. L’Illyrie est plus au nord que l’Epire. Pourquoi, Henri BOUDET a-t-il mentionné l’Epire au lieu de l’Illyrie ? Faut-il y voir une correction historique que souhaite apporter Henri BOUDET ? Faut-il y voir un jeu de mots à deux balles ?

  • L’Epire = « Le pire » ou « Les pires » ou « Les pierres »
  • Illyrie = « Il y rit »
  • Illyrien = « Il lit rien » ou « Il y a rien »

Troisième écart relevé :

Dans LCLV, Henri BOUDET nous dit « Une partie de ces Tectosages, insatiables d’aventures, traversèrent le Bosphore, se partagèrent l’Asie Mineure, et, près de leur patrie primitive,  fondèrent une nouvelle Gaule, la Galatie. » Dans « Histoire de France », Henri MARTIN nous dit « Le gros de l’expédition (le corps expéditionnaire gauloise qui s’établit à demeure en Thrace) passa par l’Hellespont et le Bosphore en Asie, et, se divisant en trois hordes, les Tectosages, les Tolisto-Boïes et les Trocmes ou Trogmes, se partagea toute la Grèce asiatique et la Phrygie, sans rencontrer la moindre résistance sérieuse (avant J-C. 278). » Henri MARTIN, nous apprend aussi que suite au démembrement de l’empire d’Alexandre, les Tectosages se maintenaient au nord de la Phrygie. Le terme « Galate » était utilisé par les Grecs pour parler des Gaulois d’Asie qui s’étaient établis par-delà le Bosphore. L’absence de la mention au passage de l’Hellespont, est-elle volontaire de la part d’Henri BOUDET ? Pourquoi ne l’a-t-il pas mentionné ?

NB : Le détroit d’Hellespont est nommé aujourd’hui, le détroit des Dardanelles.

Extrait de « Histoire de France » d’Henri MARTIN :

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Extrait de « Histoire de France » d’Henri MARTIN : L’expression « fondirent comme un ouragan »

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Carte des peuples autour de la mer Egée en 431 avant Jésus-Christ :

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Carte des peuples autour de la mer Egée en 336 avant Jésus-Christ :

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Carte de la représentation des déplacement des celtes en 150  avant Jésus-Christ :

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Les expéditions celtes de 290 à 277 avant Jésus-Christ :

Nous voyons le passage des gaulois par le détroit du Bosphore (étoile bleue la plus au nord-est)  et par l’Hellespont, c’est à dire le détroit des Dardanelles (étoile bleue la plus au sud-ouest). C’est au nord de la Phrygie que les Gaulois s’établirent. Les grecs les nommèrent les Galates et la région qu’ils occupaient, la Galatie.

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Zoom sur les 2 flèches montrant la traversée du détroit du Bosphore et l’Hellespont (Dardanelles) par les Gaulois.

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Liens

Volques : https://fr.wikipedia.org/wiki/Volques

Volques Tectosages : https://fr.wikipedia.org/wiki/Volques_Tectosages

Volques Arécomiques : https://fr.wikipedia.org/wiki/Volques_Ar%C3%A9comiques

Kimris : https://fr.wikipedia.org/wiki/Kimris

Epire : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pire_(p%C3%A9riph%C3%A9rie)

La Thrace : https://fr.wikipedia.org/wiki/Thrace

Macédoine du nord : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mac%C3%A9doine_du_Nord

Dardannelles / Hellespont : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dardanelles

Détroit du Bosphore : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bosphore

Galatie : https://fr.wikipedia.org/wiki/Galatie

La mer de Marmara / Propontides : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mer_de_Marmara

 

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