La vraie langue celtique – Page 22 - LA VRAIE LANGUE CELTIQUE

La vraie langue celtique de l’abbé BOUDET – Page 22

Dans les premières pages de LVLC, Henri BoudET nous retrace les origines des Volkes Tectosages qui se sont établis dans le sud de la Gaule. Qu’une partie de ce peuple est reparti à l’est, en traversa le Rhin pour retrouver un autre peuple, les saxons, qui avaient la même origine, avec certaines différences de langues mais les avec les mêmes mœurs et la même origine. Ces saxons (et les angles) auxquels les volques tectosages se sont « fondus » ont traversé la mer pour occuper la Bretagne (La Grande-Bretagne).

Henri BOUDET poursuit en nous indiquant que les volques tectosages et les anglo-saxons avaient bien une langue originelle unique issue de la famille cimmérienne.

Ce qu’avance Henri BOUDET est historiquement faux mais c’est une révision historique récente qui a remis en question cette partie de l’Histoire. Au 19^e siècle, cette confusion où les Cimbres, les Kimris et les Cimmériens avaient une origine unique était « l’Histoire établie ». Comme les cimmériens étaient le peuple le plus ancien, les Cimbres et les Kimris devaient être leurs descendants. Le site internet « le code secret des druides . com » fait un très bon résumé du sujet : Les Cimbres (cimbri) sont des germains, les Cymri (Kymri) sont des gallois et les Cimmériens (Kimmérioi) sont des peuples probablement de langue iranienne proche des scythes. Les trois peuples sont différents. Il n’y a pas grand-chose à redire sur ce paragraphe. Henri BOUDET déploie son exposé sur la base de faits « historiques » valides à l’époque où il en fait mention.

Extrait du site internet : Le code secret des druides. com

J’ai pris en référence l’édition de 1891 imprimé par l’éditeur parisien « Garnier frères », traduction d’Artaud. L’extrait de la Guerre des Gaules est plutôt fidèle. Le fond est juste. La traduction diverge un peu de la traduction que l’on retrouve de la Guerre des Gaules. Elle ne fait mention qu’à la première partie du paragraphe XVIII. La partie manque fait référence aux mœurs suivantes : la coutume en vigueur interdit à un fils d’interpellé son père dans un lieu public sans que cela soit déshonorant. Le texte est :

« Dans les usages de la vie, ils diffèrent des autres nations par une coutume particulière, qui consiste à ne pas permettre à leurs enfants de les aborder en public, avant l’âge où ils sont capables du service militaire ; ce serait une honte pour un père de recevoir publiquement auprès de lui son fils en bas âge. »

Pour le mot « nuits », il y a un commentaire qui indique « Ils mesurent le temps par le nombre des nuits. C’était aussi l’usage des anciens Germains. Voyez TACITE, Germ, ch.II ». Mais dans Germanie de Tacite, c’est le chapitre XI (et non le II) qui fait référence à cette coutume de compter les jours par les nuits ! Je pense que c’est encore une erreur relevée par Henri BOUDET. Il est possible que l’édition de 1891 de la guerre des Gaules ai été précédée par d’autres éditions un peu plus anciennes portant la même erreur.

Dans le chapitre II de GERMANIE, Tacite nous parle de l’origine des germains. Le territoire est si dur qu’il faut être originaire de la région pour pouvoir y vivre. Il donne l’origine mythique du peuple germain. Le peuple viendrait de Mann fils du Dieu Tuiston. Mann eu 3 fils et ces fils furent à l’origine des peuples germains.Il fait la référence au peuple Tongres et dont les ancêtres passèrent le Rhin et chassèrent les Gaulois. Tous ces peuples se nomment aujourd’hui (au moment où Tacite a écrit le texte) les Germains. Les germains ont leur « hercule » et c’est le premier des héros qu’ils chantent en marchant au combat.

Cette partie contredit ce qu’avance Henri BOUDET. Les Germains et les Gaulois (volques tectosages) ne fusionnèrent pas car ils avaient des origines communes (position d’Henri BOUDET), Tacite nous dit que les Tongres (un peuple germain) repoussèrent les Gaulois. Tacite nous dit que les germains ont leur « Hercule » sans le mentionner. La Germanie était une conception romaine. Les romains appelaient cette région « Magna germania ». Elle était limitée par le rhin, le Danube et la mer baltique. Ce n’était pas un peuple unique mais une multitude de peuples avec des croyances différentes. Un de ces peuples s’appelait « les hercules », c’était un peuple germain dit « oriental ».Les germains avaient un de leur Dieu qui a été assimilé à Hercule ou Mars. Mais c’est une vision romaine. Ce dieu de la guerre et du tonnerre était possiblement Donar (une version germanique d’Odin).

Henri Boudet a-t-il voulu simplement nous indiquer la présence d’un Hercule dans la tradition germanique ?

Extrait de « La guerre de Gaules – Livre VI » de Jules César

Commentaire n°17 du livre 6 chapitre XVIII

Extrait de « Germanie » de TACITE – Chapitre II

Extrait de « Germanie » de TACITE – Chapitre XI

Carte de l’empire romain et de la Germanie en 116

Pourquoi Henri BOUDET nous fait-il référence à Proserpine ? Certes elle a été enlevée par Pluton. C’était la déesse agraire de la germination. Elle s’est retrouvée condamnée à vivre 6 mois aux enfer et 6 mois sur terre, c’est une allégorie des saisons. Proserpine est l’équivalent de Perséphone (Coré) dans la mythologie grecque. Il y a forcément quelquechose à sortir de cette référence donnée par Henri BOUDET. Mais quoi ?… Gomer, petit-fils de Noé, fils de Japhet, à l’origine de la branche Celte selon la croyance.

Henri BOUDET nous dit que cette pratique de compter le jour par les soirs a été aussi une coutume observée par les juifs jusqu’à leur dispersion. Il est avéré que dans les coutumes juives, « le jour » commence (ou le jour précédent finit) à la tombée de la nuit. Je n’ai pas grand-chose à redire sur ce point.