La vraie langue celtique de l’abbé BOUDET – Page 136

Partie analysée : Page 136 – Premier paragraphe :

Henri Boudet essaie de revenir à ses moutons la chasse des grands ours des cavernes par les Ibères et refermer ainsi la page des amas coquilliers du Danemark.
Il prend pour preuve que les Basques descendent bien des Ibères, les contrats de mariage, les pères basques attribuent en dot une part de possession d’ours : un quart, un tiers ou une moitié selon le nombre d’enfants.
Les receveurs français de l’enregistrement (des contrats de mariage ?) connaissent cette particularité et ils n’oublient pas de percevoir les droits de l’Etat sur cet apport en valeur d’ours.
Ce qu’avance Henri Boudet est, de prime abord, plus que surprenant : Des valeurs d’ours données en dot et des taxes de l’état français sur ces valeurs ?!
Mais qu’est-ce que cela signifie réellement ?
Dans la mythologie traditionnelle basque, il existe un personnage nommé « hatza » qui signifie « ours, ourse ». Dans les fêtes traditionnelles basques accompagnées de carnavals, nous avons ce personnage d’Hartza.
Dans cette mythologie, l’homme et l’ours sont liés. L’homme basque ne chassait pas l’ours car selon les traditions l’homme descendrait de l’ours (ou parfois on trouve l’inverse). L’homme et l’ours étant très proches, l’homme basque s’interdisait de le chasser.
Le personnage de « Hartza » est le rejeton d’un ours et d’une femme. A l’âge de 5 ans, Hartza déplace une énorme pierre qui scellait l’entrée d’une grotte où sa mère était piégée. Il est distingué par une forte pilosité et une force surhumaine.
Ce carnaval comme la plupart des carnavals a lieu le mardi gras, le dernier jour avant le carême. Aujourd’hui, un homme déguisé en ours invite les filles et les enfants à danser.
Au 19e siècle, un homme déguisé en ours jouant le personnage de « Hartza » sautait sur les jeunes-filles et il simulait un viol. De jeunes gens le neutralisaient, ils le tuaient symboliquement à coups de bâtons. L’ours ressuscitait en lui donnant un coup de soufflet dans le derrière.
Dans la religion chrétienne, l’ours est un avatar du Diable ou l’animal préféré du Diable.
Un receveur d’enregistrement travaillait dans un bureau d’enregistrement. Le bureau d’enregistrement dans les villages consistait à percevoir un impôt appelé droit d’enregistrement, sur les mutations et les transmissions de propriétés ainsi que sur divers autres actes de successions. Ces bureaux ont été utilisés de 1791 à 1900.
Mais que peut bien signifier « les droits d’état sur la valeur d’ours » ?!
L’ours désigne l’animal plantigrade, ou un encart en imprimerie. Sorti de là… il ne possède pas d’autres sens. Ours peut être utilisé en tant que prénom. Il y a la plante, l’ail des ours. Au 19e siècle, en imprimerie, le typographe était surnommé « le singe » et le compagnon pressier « l’ours ».
Mais une valeur d’ours dans le cadre d’une dot ?
Il n’y a aucune trace de ce type de dot. La chasse aux ours était assez rare dans les Pyrénées à cette époque. Si cette chasse avait eu une valeur pécuniaire transmissible lors de successions ou comme dot lors d’un mariage, elle aurait été effectivement possiblement soumise à des taxes de l’état.
Mais nous n’avons rien trouvé qui pourraient aller dans ce sens.
« Les coutumes et les fors au pays basque français » furent abolis en 1789 à la révolution française. Il n’y avait plus de particularité sur les legs ou les dots dans le pays basque après la révolution française. Dans les différentes sources que l’on a trouvées, ni dans les institutions du pays basque avant 1789, ni les études concernant les héritages dans le Pays Basque du 19e siècle, nous n’avons trouvé trace de dot sous la forme de part d’ours.
Henri Boudet doit faire un jeu de mot à la Boudet qui nous échappe.
Nous avons loupé quelque chose. Reprenons.
« Hartza » : personnage mythologique basque, croisement d’un ours et d’une femme.
« Hartzaro / Joaldunak » : fête traditionnelle basque, la fête d’Hartza ou plus exactement la fête du réveil de l’ours Hartza, le réveil de la nature et l’arrivée du printemps. Les hommes déguisés en sonneurs de cloches, affublés d’une peau de bélier sur le dos et deux sonnailles (cloches de troupeaux caprins ou ovins) réveillent Hartzea endormi dans sa caverne pour lui signaler le moment de sortir car c’est le début du printemps et des beaux jours.
Mais c’est bien sûr !
On nous parle d’ours, de dot, d’un quart, de tiers, de demi… de réveil de l’ours.
Henri Boudet nous parle d’heures, « hours » en anglais.
Nous sommes encore une fois sur une notion de réveil, de cadran.
Il nous parle de « dot » qui signifie « le point », le séparateur de décimales en anglais. Il porte aussi le sens une petite marque faite avec un petit objet pointu comme une épingle ou une aiguille.
Il nous parle de quart, de tiers, de demi.
Peut-on voir aussi « les ors » qui pourraient aussi faire l’objet de dotation aux enfants ?
Autant en anglais comme en français, nous avons l’heure (hour), la demi-heure (an half of an hour), un quart d’heure (a quarter of an hour), mais il n’y a pas de tiers d’heure.
En arabe la portion de 20 minutes, soit un tiers d’heure existe et elle se nomme « thoulth ».
Est-ce que l’heure serait d’or ?
Pourquoi ce fractionnement de un demi, un tiers, un quart ?
Parle-t-on d’une demi-heure (30 minutes), un tiers d’heure (20 minutes) et d’un quart d’heure (15 minutes ? ou bien d’un demi-cadran (6 heures), d’un tiers de cadran (4 heures) et d’un quart de cadran (3 heures) ? 30 – 20 – 15 ou 6 – 4 – 3 ?
« aiguille de cadran » se traduit en anglais par « the hand of a clock ».
« hours » renvoie toujours à cette fameuse page 282 du dictionnaire de Percy Sadler où nous retrouvons pêle-mêle les mots :
- « host » signifie « hôte, hôtelier, aubergiste, celui qui reçoit quelqu’un chez lui, armée, grand nombre, hostie, pain consacré »
- « to host » signifie « en venir aux mains, attaquer »
- « hostel » signifie « hôtellerie, hôtel »
- « hosting » signifie « rencontre, choc »
- « hostler » signifie « valet ou garçon d’écurie dans une auberge »
- « hostry » signifie « écurie, auberge »
- « hot » signifie « chaud, brumant, ardent, échauffé, véhément »
- « hotel » signifie « hotel, auberge »
- « hound » signifie « chien de chasse, chien courant »
- « hounds » signifie « jotereaux ou flasques de mâts »
- « houndtree » signifie « cornouiller»
- « houp, hoopoo » signifie « huppe, puput »
- « hour» signifie « heure, le vingt-quatrième partie du jour, moment »
- « hourhand» signifie « aiguille qui marque les heures »
- « houri » signiifie « houri, femme du paradis de Mahomet »
- « house » signifie « maison, demeure, habitation, famille, race »
- « to house » signifie « loger, recevoir chez soi, mettre à couvert, serrer »
Henri Boudet use et abuse de tous ces mots à outrance depuis le début du livre !
Photo d’un Hartza (ours) lors d’un carnaval dans le pays basque

Partie analysée : Page 136 – Bas de page :
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Un énigmatique « 9 » se trouve en bas de page.
A quoi fait-il référence ? Nous l’ignorons.
Liens :
Mythologie basque : https://desencyclopedie.org/wiki/Mythologie_basque
Hartza – mythologie basque : https://fr.wikipedia.org/wiki/Hartz_(mythologie_basque)
Carnaval basque : https://fr.wikipedia.org/wiki/Carnaval_basque
Txomin Peillen : https://fr.wikipedia.org/wiki/Txomin_Peillen
Jour des cendres : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mercredi_des_Cendres
Mardi gras : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mardi_gras
Culte de l’ours : https://fr.wikipedia.org/wiki/Culte_de_l%27ours
Joaldun : https://fr.wikipedia.org/wiki/Joaldun
Bureau de l’enregistrement : https://francearchives.gouv.fr/fr/findingaid/7049ca33d6006554bd35872f4d67ce24b21fdc9f
Ours (héraldique) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ours_(h%C3%A9raldique)
Ours (animal) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ursidae
Ours (imprimerie) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ours_(imprimerie)
Abolition des coutumes et des fors du pays basque : https://fr.wikipedia.org/wiki/Abolition_des_coutumes_et_des_fors_au_Pays_basque_fran%C3%A7ais
Institutions du pays basque avant 1789 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Institutions_du_Pays_basque_fran%C3%A7ais_avant_1789
Les héritières de la maison du Pays Basque : https://journals.openedition.org/lapurdum/955
Anthropologie du peuple basque et au problème de ses origines raciales : https://www.persee.fr/doc/bmsap_0037-8984_1963_num_4_1_6257
Sonnailles : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sonnaille_(b%C3%A9tail)



