La vraie langue celtique de l’abbé BOUDET – Couverture du livre
La couverture mentionne les éléments suivants :
| LA VRAIE LANGUE CELTIQUE ET Le Cromleck de Rennes-les-Bains PAR l’Abbé H. BOUDET CURE DE RENNES-LES-BAINS (AUDE) « 1886 » entre arabesques CARCASSONNE Imprimerie François POMIÈS, RUE LA MAIRIE, 50 _______ Droit de traduction et de reproduction réservés. | 
« LA VRAIE LANGUE CELTIQUE »
Cette couverture est chargée d’innombrables d’informations et de bizarreries.
De nombreux chercheurs ont travaillé sur ce titre d’un point de vue numérologie : 21 lettres auxquelles un point a été rajouté un « . » sur la carte présente dans le livre : soit 22 caractères. Je laisse les experts en numérologie à leur expertise. Je ne m’y attarderais pas. Mon axe de recherche est plus au niveau de la phonétique. J’ai simplement une remarque sur le fait que je n’ai pas vu d’analyse dans le sens suivant : « La Vraie Langue Celtique » = L.V.L.C = 50.5.50.100 ou 55.50.100.
« Le cromleck de Rennes-les-bains »
Evidemment autour de Rennes-les-bains il n’y a pas de cromlech à proprement parlé. La définition communément accepté à ce jour est « Un cromlech étant un ensemble de pierres mégalithiques qui ont été dressées et disposés en cercle autour d’un dolmen. ». Nous verrons plus loin que selon les documents de référence mentionnés dans ce livre, un cromlech n’est pas forcément deux cercles uniquement (il peut être composé de plus de deux cercles) et le « cercle » extérieur n’a pas forcément la forme d’un cercle. Henri Boudet nous décrit précisément deux des cercles de son cromlech. Il ne nous dit pas s’il n’y en a que deux ou plus. Le cercle extérieur n’est pas un cercle. Le second cercle qu’il décrit est bien un cercle. Son cromlech correspond bien à la définition du cromlech selon les textes qu’il prend en référence. Il faut faire la part des choses. Quelle est la définition communément acceptée aujourd’hui en 2023, celle acceptée en 1886 et celle mentionnée et utilisée par Henri Boudet en 1886 mais qui ne faisait peut-être pas le consensus scientifique de l’époque. Cela ne veut pas dire que ce qu’il décrit est complètement faux. Il faut arriver à comprendre la logique qu’il a utilisée et essayer de comprendre de quoi il parle. On ne parle pas de vérité scientifique, on essaie de comprendre la démarche intellectuelle (scientifique ou humoristique) d’Henri Boudet.
Autour de Rennes-les-bains, il existe effectivement un nombre important de pierres dites levées ou branlantes, des pierres positionnées de manière particulière comme « le fauteuil du diable », etc… Henri Boudet en plus de toutes ces pierres fait référence à des pics ou de sommets montagneux, voire même à un pont en pierre pour circonscrire son cromlech.
Henri Boudet orthographie le mot « cromleck » avec un « K » alors que communément il s’écrit avec un H « Cromlech ».
Des ouvrages que j’ai pu consulter de cette époque (fin 19e siècle), Henri Boudet n’est pas le seul a écrire Cromleck avec un « K ». Néanmoins, nous retrouvons tout au long du livre des fautes d’orthographe faites de manières voulues ou le « K » est utilisé à la place d’autres lettres.
En informatique et en anglais, on utilise très communément la lettre « K » pour l’abrégé « key » (clé/clef) comme dans keyboard (clavier) ou « KB » ou abrégé. Le « K » est donc évidemment la clé à suivre et que beaucoup ont suivi sans pour autant qu’elle les ait mené quelque part.
Nos principes : Brainstorming et pas de barrière ! C’est ainsi que l’on va retrouver régulièrement des termes osés. Les jeux de mots et les contrepèteries ne sont-ils pas fait pour cacher des phrases osées ?! Pourquoi, en serait-il autrement avec l’abbé BOUDET ?! Il n’y a pas de raison qu’un jeu de mots salace soit hors du périmètre d’analyse. A notre avis, il n’y a pas que des notions ésotériques, mathématiques, théologiques ou scientifiques à trouver. Le bon gros jeu de mots graveleux est aussi de la partie.
« PAR l’Abbé H. BOUDET CURE DE RENNES-LES-BAINS (AUDE) »
Existe-t-il une astuce sur le « l’Abbé H. BOUDET » ? Pourquoi n’a-t-il pas mis son prénom ? « Henri » n’aurait nécessité que 4 lettres plus et il serait très bien rentré sur la ligne. Sur les livres édités par POMIÈS dans les années 1870 et par d’autres éditeurs, le nom complet des auteurs était mentionné, même s’il l’auteur portait le prénom long comme « Louis-Philippe-Joseph-Marie ». « L’abbé Boudet » est à la fois une allitération avec la répétition du [bé] et une assonance avec la répétition du [é]. Phonétiquement on pourrait le lire : « là, bée hache point boudait ». Et si on secoue le tout dans un shaker, cela pourrait donner « là, bouche bée, point hadait » ce qui donnerait en français « là, bouche bée, point aidé ». Faut-il chercher plus loin ? Effectivement, face à ce livre, nous sommes tous « là, bouche bée, point aidé » !!! Mais ceci n’est qu’une pure fantaisie de mon esprit. Ma dyslexie peut aider dans ce cas.
« 1886 »
Si Henri BOUDET a voulu falsifier la date de son livre (si tant est que ce ne soit pas la vraie date d’édition), pourquoi aurait-il choisi « 1886 » ? Après quelques recherches, voici les éléments qui me paraissent significatifs pour cette date de « 1886 » en rapport avec l’époque, le lieu et les traits que l’on prête à Henri BOUDET :
– 1886 : La première édition de l’Almanach VERMOT (cité par Gérard DE SEDE)
– 1886 : Le recueil de poèmes ‘Canigo’ de Jacint VERDAGUER
– 1886 : Le symbolisme en art et le début des temps des manifestes
Ces 3 thèmes que nous allons développer ne vont pas donner de « réponse » à notre questionnement mais ils vont nous donner un contexte culturel et historique de l’époque où la VLC est éditée. Nous allons voir que la VLC est dans la veine des thèmes de son époque de parution. Ceci est important !
1886 : La première édition de l’Almanach Vermot
Des éléments dans l’édition de 1886 de l’Almanach Vermot sont effectivement troublants. Mais nous le verrons lors de l’analyse détaillée de LVLC. Au début de l’almanach Vermot, tous les ministres, sénateurs et députés sont cités. Nous verrons qu’un monsieur POMIES qui a été député.

1886 : Le symbolisme en art et le début des temps des manifestes
En 1881, avec la loi de libéralisation de l’imprimerie, de nombreuses petites revues (à petit tirage) voient le jour. Par ces petites revues, le mouvement artistique du « symbolisme » prend naissance. Elle permet aux artistes « marginaux » de se rassembler et d’être publiés. En 1886, Theodor de Wyzewa et surtout Jean Moréas dont ce dernier sera publié dans le figaro portera le symbolisme aux yeux du grand public avec comme auteurs : Baudelaire, Verlaine, Mallarmé, Wagner pour les plus connus. Toujours en 1886, il créa l’hebdomadaire, le « Symboliste ».
1886 : Le recueil de poèmes ‘Canigo’ de Jacint VERDAGUER
Le grand poète catalan Jacint VERDAGUER a vécu sur la même période et dans la même région (les puristes vont hurler) que l’Abbé BOUDET. Avec son chef d’œuvre « Canigo’ (le pic du Canigou). Ce recueil de poèmes a justement été édité en 1886. Mais « JACINT » se prononce « JACINETE » en catalan et pas « YACINETE ». La biographie du personnage est extrêmement intéressante, entre religion, mythologie, amoureux des Pyrénées et poètes reconnu de son temps. Son chef d’œuvre « Canigou » de 1886. C’est un recueil de poèmes. VERDAGUER était un amoureux de sa région. Il était très croyant et proche de la religion catholique. « Canigou » fut traduit en espagnol, italien et français. Ces poèmes ont été considérés comme des chefs d’œuvre. Il fait référence aux mythes et légendes pyrénéennes, la cité celtique légendaire de Mirmande, aux personnages de la mythologie grecque et romaine : à Hercule/Héraclès et le jardin des Hespérides, à Circée la magicienne. Il est imprégné de la guerre entre les rois catholiques et les sarrasins qui occupent l’Espagne. Sur fond de guerre entre les rois chrétiens d’Espagne et les arabo-musulmans, nous retrouvons la métaphore d’Armide et Renaud tirée de l’œuvre « La Jérusalem délivrée » du poète italien « Le tasse ». Armide, magicienne musulmane est envoyée pour séduire Arnaud, roi de France Chrétien. Armide est invisible et Arnaud en est épris. Mais Armide succombe au charme d’Arnaud et se montre à Arnaud. Ce dernier en Armide Armide et comme il n’y a plus de mystère sur son apparence il se détourne d’elle.
Nicolas POUSSIN peignit de nombreux tableaux sur le thème d’Armide et Renaud. Dans une des versions de la peinture, nous voyons au second plan les chevaux d’Armide. Armide essaie avec difficultés de maitriser ses chevaux. Ces derniers semblent être des « copies » des chevaux du dieu soleil, Hélios.
Les thèmes abordés sont proches de ceux d’Henri BOUDET. Ces thèmes étaient dans l’air du temps de cette époque.
Il faut lire la conférence de 1945 sur Jacint VERDAGUER est à lire avec grande attention.
Voici quelques extraits de la conférence de 1945 sur le recueil de poèmes « Canigo » de 1945 :



Les différents tableaux de Nicolas POUSSIN sur les thématiques citées par Jacint VERDAGER
Renaud et Armide de Nicolas Poussin (Les chevaux d’Armide au second plan)

Renaud et Armide de Nicolas Poussin – autre version

Renaud et Armide de Nicolas Poussin – une troisième version

Renaud et Armide d’Hannibal Carracci

L’empire de Flore de Nicolas Poussin (Personnages repris du Triomphe de Flore)

Le triomphe de Flore de Nicolas Poussin

Imprimerie François POMIES, rue de la mairie, 50
L’imprimeur François POMIES n’a pas eu de successeur et a vendu son imprimerie à Victor BONNAFOUS en 1880. Victor BONNAFOUS travaillait à l’imprimerie François POMIES. En 1888, il transfert les locaux du 50 de la rue de la mairie à Carcassonne. Je ne sais pas si la nouvelle adresse est celle de l’encart suivant : « 48, rue Aimé-Ramon, Carcassonne ». Louis POMIES obtient le Brevet du Roi et son frère François, créé en 1854 le « Courrier de l’Aude ».
A quel moment l’imprimerie a-t-elle changé le nom de « François POMIES » à « BONNAFOUS » ?
S’il a changé de nom dès le rachat de POMIES en 1880/1881, soit le livre a été édité avant 1880 et la date indiquée et intentionnellement fausse, soit il a été édité en 1886 ou après et l’abbé BOUDET a demandé à BONNAFOUS de garder la mention « Imprimerie François POMIES » sur la couverture du livre.
Personnellement, il nous parait très improbable que Victor BONNAFOUS ait gardé le nom « imprimerie François POMIES » jusqu’en 1886. Nous allons vérifier ce point.
NB : Les spécialistes de la numérologie et de la géométrie sacrée font un rapprochement entre 1886 et Phi qui a pour valeur 1,618. A chacun son dada. Ce n’est pas l’axe de recherche que j’ai pris.
Prenons un exemple :
L’imprimerie François POMIES a édité l’armorial général de Carcassonne 1876. Existe-til un lien avec les armoiries présentes dans les livres de Gérard de Sède faisant référence à l’affaire de Rennes-le-château ? Mais cet exemple ne confirme ni n’infirme rien.

Il y a bien eu un François POMIES qui fut député dans le Tarn-et-Garrone à Saint-Antonin. Il décéda en 1844. Mais la création du courrier de l’Aude en 1854 par son frère François, nous interroge sur le fait si nous parlons du même François POMIES.

De la même manière sur les livres imprimés par François Pomiès dans les années 1870, il est noté : « Imprimerie François POMIES, rue de la mairie n°50 ». Le « n° » est absent de la couverture de LVLC. Que pouvons-nous trouver comme éléments phonétiques ? Je n’ai pas trouvé grand-chose si ce n’est le « POMIES » qui peut être décomposé en PO-M-IES : Poème – yes. Poème… peut-être mais poème de qui ? Poème de Yeats ?
William Butler YEATS était un poète irlandais qui fut prix Nobel de littérature en 1923. Il écrivit « Crépuscule celtique » en 1893. C’est un recueil de mythes et de légendes celtiques qui a eu pour but de réveiller la fibre patriotique irlandaise face à la domination anglaise. Le lien entre BOUDET et YEATS me semble un peu compliqué à établir du fait de la production tardive des œuvres de YEATS (première œuvre connue : 1893) par rapport à LVLC (1886).
Comme l’imprimerie François POMIES a été l’imprimeur officiel du journal « Le courrier de l’Aude ». Nous pouvons consulter sur le site du patrimoine des régions, l’intégralité des exemplaires du courrier de l’Aude numérisés. Et nous constatons :
L’édition du 01/01/1886 : « Carcassonne – imprimerie d François POMIES, rue de la mairie, 50. », le gérant : « F. POMIES »

L’édition du 31/12/1886 : « Carcassonne – imprimerie de François POMIES, rue de la mairie, 50. », le gérant : « F. POMIES »

Après de longues recherches car le site du patrimoine des régions était assez lent…
Le 30/12/1888 : « Bureaux de la Rédaction : Place aux Herbes, 17 », Bureaux de l’Administration : Imprimerie F. POMIES, rue la Mairie, 50. », « Le gérant : A. GABELLE IMPRIMEUR ».

A partir du 01/01/1889 : « Comité de la Rédaction : Bureaux, Place aux Herbes, 17 », Administration : rue la Mairie, 50. », « Le gérant : A. GABELLE », « Carcassonne. – GABELLE, BONNAFOUS et Cie, Imprimeurs, succrs (pour successeurs) de F. Pomiès »

Il n’y a donc aucune anomalie dans le fait que LVLC possède une date de 1886 avec la mention « Imprimerie François Pomiès ».
Malgré l’achat de l’imprimerie par Victor Bonnafous dès 1880, le nom de François Pomiès a été conservé jusqu’en 1888 sur les parutions.
Liens
Le symbolisme : https://fr.wikipedia.org/wiki/Symbolisme_(art)
L’hebdomadaire le Symboliste : Le Symboliste — Wikipédia (wikipedia.org)
Jean Moréas : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Mor%C3%A9as
Conférence de 1945 sur Jacint VERDAGUER : https://www.persee.fr/doc/hispa_0007-4640_1945_num_47_2_3027
L’auteur Jacint VERDAGUER : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacint_Verdaguer
Son recueil de poèmes « Canigo » : https://fr.wikipedia.org/wiki/Canig%C3%B3
La cité légendaire de Mirmande : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mirmanda
La légende d’Armide et Renaud : https://fr.wikipedia.org/wiki/Armide
Nicolas POUSSIN : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Poussin
Commentaire de la toile « Armide et Renaud » de Nicolas Poussin : https://izi.travel/fr/dde5-nicolas-poussin-renaud-et-armide/fr
Armorial des communes de l’Aude : https://fr.wikipedia.org/wiki/Armorial_des_communes_de_l%27Aude
Imprimerie Pomiès/Bonnafous : http://musiqueetpatrimoinedecarcassonne.blogspirit.com/archive/2018/11/28/histoire-de-l-imprimerie-bonnafous-fondee-en-1776-3126773.html
William Butler Yeats : https://fr.wikipedia.org/wiki/William_Butler_Yeats
Courrier de l’Aude 1886 : https://ressourcespatrimoines.laregion.fr/ark:/46855/FRB110696201_7150/1886/01/01/v0004.simple.selectedTab=thumbnail.hidesidebar
Courrier de l’Aude 1886 : https://ressourcespatrimoines.laregion.fr/ark:/46855/FRB110696201_7150/1886/12/31/v0006.simple.selectedTab=thumbnail.hidesidebar
Courrier de l’Aude 1888 : https://ressourcespatrimoines.laregion.fr/ark:/46855/FRB110696201_7150/1888/12/30/v0001.simple.selectedTab=thumbnail.hidesidebar
Courrier de l’Aude 1889 : https://ressourcespatrimoines.laregion.fr/ark:/46855/FRB110696201_7150/1889/01/01/v0001.simple.selectedTab=thumbnail.hidesidebar


