La vraie langue celtique de l’abbé BOUDET – Page 42

Partie analysée : Page 42 : Premier paragraphe :

Henri Boudet nous sort un nouvel extrait des Soirées de Saint-Pétersbourg de Joseph de Maistre. Il introduit l’extrait par le fait que Dieu a laissé Adam et à ses enfants la science religieuse ainsi que les principes des arts industriels. Cette assertion est plus que surprenante. Il est à noter qu’encore une fois nous voyons apparaître la ville de Saint-Pétersbourg, que ce soit avec avec Joseph Demaistre, la comtesse de Ségur et le chevalier Eon. Josèphe de Maistre était un homme politique, diplomate et philosophe, né en Savoie rattaché au royaume de Sardaigne. Il était Franc-maçon. Il fut exilé de longues années à Saint-Pétersbourg où il développe ses réflexions sur l’idée du mal et l’idée de Dieu dans un monde de désenchantement post-révolutionnaires après plusieurs années de guerre.
L’extrait repris par Henri Boudet n’est pas fidèle :
- « êtres supérieurs » a été remplacé par « esprits supérieurs »
- « qu’alors Dieu déjà se soit manifesté » a été remplacé par « qu’alors Dieu se soit manifesté »
- La référence au chapitre XVIII de la génèse n’a pas été reprise
Le commentaire porte sur la partie de texte suivante des Soirées de Saint-Pétersbourg : « « … les premiers hommes qui peuplèrent le monde après la grande catastrophe, eurent besoin de secours extraordinaires pour vaincre les difficultés de toute espèce qui s’opposaient à eux. »
Les positions d’Hippocrate et de Voltaire sont confrontées.
- Hippocrate disait « Je ne doute pas que les arts n’aient été primitivement des grâces accordées aux hommes par les dieux.
- Voltaire n’était pas de cet avis « Pour forger le fer, ou pour y suppléer, il faut tant de HASARDS heureux, tant d’industrie, tant de siècle ».
Joseph Demaistre indique qu’un bon esprit saura rapidement si l’origine des arts et des sciences est une grâce de Dieu ou si elle est due au hasard. La note complémentaire en fin de chapitre est extrait du livre d’Origène « Contre Celse ». Cette note est celle qui est reprise dans LVLC. Nous voyons rapidement qu’Hippocrate et Origène ont des visions divines du savoir-faire humain qui découlerait de la volonté de Dieu alors que Voltaire (du siècle des lumières) et Celse sont plutôt humaniste, l’homme a appris et s’est construit par lui-même. En reprenant les œuvres complètes de Voltaire, la phrase complète est la suivante : « Ensuite pour forger le fer, ou pour y suppléer, il faut tant de hasards heureux, tant d’industrie, tant de siècles, qu’on n’imagine pas même comment les hommes en sont venus à bout. Quel saut de cet état à l’astronomie ! » Cette phrase est accompagnée d’un très long commentaire.
En premier lieu Voltaire ne parle pas du tout « d’art industriel ». Son « tant de hasards, tant d’industrie », il faut le comprendre par « tant d’ingéniosité ».
Dans son long commentaire il se prémunie des foudres de l’Eglise en disant que les Saintes Ecritures sont indiscutées et indiscutables. Néanmoins la Bible date l’apparition de l’homme, d’Adam et Ève à environ 6 000 ans et il s’étonne de l’évolution rapide de l’homme de l’état de chasseur-cueilleur pour survivre à l’époque de Voltaire(le 18e siècle), siècle des lumières où l’on étudie l’astronomie. Il passe effectivement par l’étape de la maitrise du fer forgé. Il nous pose la question si les Adam et Ève avaient la science infuse suite à avoir gouter au fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Les saintes écritures mentionnent la transmission des arts d’Adam jusqu’à Noé.
Sans oser le dire mais on le pensant très fort et en le disant quand même à demi-mot, Voltaire que c’est l’homme par ses expériences et son ingéniosité a évolué pour arriver à la maitrise des arts, des techniques et des sciences. La position d’Hippocrate n’est pas totalement antagoniste de celle de Voltaire. Dans « Lettre, Décrets, Discours », dasn le chapitre « Hippocrate au sénat et au peuple des Abdéritains », Hippocrate écrit « Pour moi, convaincu que les arts sont des grâces des Dieux, mais que les hommes sont des œuvres de la nature, vous ne vous courroucerez pas, à Abdéritains… ».
Dans l’œuvre « Contre Celse », Origène réfute les positions de Celse qui dénonçait le créationnisme et le christianisme qu’il avait développé dans « Discours véritable contre les chrétiens ». Il faut souligner que phonétiquement « Celse » et « Celte » sont proches. Le nom grec de « Celse » est « Celsus ». Faut-il voir une allusion à une température ou de degré ? La Providence est une action divine bienveillante qui accompagne les actions humaines dans un but de justice et de paix. L’œil de la Providence est symbolisé par un œil dans un triangle entouré de rayons de lumière. L’œil de la providence est un élément significatif des temples maçonniques (comme le sol en damier, les colonnes du temple de Salomon ou les lacs d’Amour).

Je n’ai pas trouvé dans l’œuvre d’Origène, « contre Celse » l’extrait exact mentionné dans les soirées de Saint-Petersbourg. Il semble faire référence au « livre IV contre Celse » d’Origène. Voici l’extrait :
« Car si Dieu a créé le monde et qu’il le conduise par sa providence, il faut nécessairement que les premiers hommes en qui tout le genre humain était encore comme dans sa source, fussent sous la garde et sous la protection de quelques êtres plus puissants ; qu’en ce temps-là, dis-je, les hommes eussent une étroite communication avec la Divinité. Et c’est ce qui a fait dire à Hésiode :
« Alors, hommes et dieux, assis à la même table. Confondaient leurs plaisirs et partageaient leurs soins. »
Les divins écrits de Moïse nous apprennent aussi que les premiers hommes recevaient des avertissements par des voix célestes et par des oracles, et qu’ils voyaient quelquefois des anges de Dieu ; il fallait bien que, dans ces commencements du monde, la nature humaine fût puissamment secourue, jusqu’à ce que les hommes, ayant fortifié leur intelligence et ayant fait des progrès dans les sciences et dans les arts, ils fussent en état de se conserver eux-mêmes, et de se passer de la direction et de l’asssitance de ces ministres de Dieu qui présentaient à eux, par son ordre, d’une façon extraordinaire.»
Il est à relever que le paragraphe qui suit dans le livre IV de « Contre Celse », Origène dénonce l’assimilation faite par Celse de l’homme dans sa progression sociale et technique qui ne serait pas meilleure que celle des fourmis ou des abeilles. Faut-il faire un rapprochement entre « Abeille » et « Abel » et un possible texte caché dans la page 40 de LVLC ?
Dans le chapitre XVIII de la Genèse, Yahvé apparaît à Abraham au milieu des chênes de Mamré. Après cette apparition, trois anges (messagers) envoyés par Yahvé à destination de Sodome et Gomorhe s’arrêtent dans la tante Abraham. Abraham se prosterne et les accueille comme les rois, il leur fait laver les pieds et leur préparer un festin.
Yahvé dit alors à Abraham que son épouse Sara aura un enfant dans un an. Sara d’un âge très avancé ne cru pas en la parole de Yahvé. Abraham fidèle croyant, lui cru en la parole de Yahvé. Abraham connaissant les desseins de Yahvé intercéda auprès de ce dernier pour épargner tant faire ce peu la population de Sodome et Gohmore si tant est des justes se trouvaient dans ces villes. Il réussit à négocier la présente de 10 justes au lieu de 50 justes comme évoqué en début de négociation.
En début de chapitre XIX, seulement 2 anges arrivent à Sodome. On ne sait pas où est passé le troisième ange. Dieu et les anges apparaissent à Abrahams au milieu des chênes de Mamré. Nous avons ici l’apparition de divinité et de sage dans les chênes, arbres sacrés des celtes. Le chêne de Mamré est aussi appelé « chêne des garrigues », « chêne kermès », « chêne cocifera », garric. Il pousse dans un environnement rocailleux. Après avoir consulté tous les extraits mentionnés dans les différents livres, l’attribut qui dénote reste les « arts industriels » mentionnés par Henri Boudet. C’est une référence à Voltaire, mais ce dernier ne parle pas du tout « d’art industriel ». Son « tant de hasards, tant d’industrie », il faut le comprendre par « tant d’ingéniosité ». L’homme progresse dans sa maitrise technique pour forger le fer (dans l’exemple) par chance, persévérance et ingéniosité. Ce serait une montagne qui accoucherait d’une souris si Henri Boudet voulait en n’arriver qu’à là ?!
Extrait de « Soirées de Saint-Petersbourg – 2e entretien » de Joseph de Maistre – note 4 de la page 74 :

Extrait de LVLC


Extraits de « Les œuvres complètes » de Voltaire, « les chaldéens » :


Extrait de « Lettre, Décrets, Discours » d’Hippocrate : « Hippocrate au sénat et au peuple des Abdéritains »

Extrait de « Contre Celse – Livre IV » par Origène
 
 
Extrait de « La sainte Bible » de Louis Segond, 1877 – La genèse, Chapitre XVIII :

Extrait de « La sainte Bible » de Carrières, 1844 – La genèse, Chapitre XVIII :

Partie analysée : Page 42 : Second paragraphe :

Extrait de « La sainte Bible » de Louis Segond, 1877 – La genèse, Chapitre IV,Verset 4 :

Extrait de « La sainte Bible » de Carrières, 1844 – Chapitre II :

Partie analysée : Page 42 : Troisième paragraphe :

HenriBoudet concède sur le fait qu’il s’est appuyé sur l’interprétation du nom « Abel » par Flavius Josèphe mais que l’interprétation faite du prénom dans la Bible est autre. Effectivement comme nous l’avons vu en tout début de l’analyse de cette page, une des possibilités d’interprétation est qu’il serait issu du mot hébreu (הֶבֶל) « Hèvèl » ou « hebel » qui signifie « souffle, vapeur, vanité ». Ce nom aurait été utilisé pour souligner la vie brève d’Abel. Nous allons voir ce qui est dit en page 43.
Liens
Joseph de Maistre : https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_de_Maistre
Les soirées de Saint-Petersbourg : https://www.babelio.com/livres/Maistre-Les-soirees-de-Saint-Petersbourg-et-autres-textes/134915#!
Origène contre Celse : https://fr.wikipedia.org/wiki/Contre_Celse
Industrie : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/industrie/42741
Origène « contre Celse » : https://sourceschretiennes.org/collection/SC-132
Origène, « contre Celse », livre IV : https://remacle.org/bloodwolf/eglise/origene/celse4.htm
Hippocrate, lettres, décrets, discours : https://remacle.org/bloodwolf/erudits/Hippocrate/lettres1.htm
Origène : https://fr.wikipedia.org/wiki/Orig%C3%A8ne
Enfer : https://fr.wikipedia.org/wiki/Enfer
La parousie : https://fr.wikipedia.org/wiki/Parousie
L’apocatastase : https://fr.wikipedia.org/wiki/Apocatastase
La providence (religion) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Providence_(religion)
Celse, Discours véritable contre les chrétiens : https://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_v%C3%A9ritable
Chênes de Mamré : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%AAne_de_Mamr%C3%A9
Chêne des Garrigues : https://fr.wikipedia.org/wiki/Quercus_coccifera



